Annoncée avec ferveur, la mobilisation populaire du 14 août n’a pas eu lieu. Le report, officiellement lié à la fête patronale du Cap-Haïtien, soulève des doutes.
Comme annoncé par plusieurs leaders politiques et citoyens engagés, le 14 août 2019 devait marquer la reprise des mobilisations contre le pouvoir en place. La date n’avait pas été choisie au hasard : elle porte un fort symbolisme historique.
Pour rappel, c’est dans la nuit du 14 août 1791 que Cécilia Fatima organisa la célèbre “cérémonie du bois kay Iman”, acte fondateur de la révolution haïtienne. Célébrer cette mémoire, c’était aussi, pour les organisateurs, revendiquer la souveraineté populaire et la justice sociale.
Dans un pays où la population s’enfonce chaque jour dans la misère, conséquence directe d’une mauvaise gouvernance, la colère populaire était prête à s’exprimer à nouveau dans les rues. Cependant, à la veille du 14 août, selon nos sources, des leaders ont annoncé le report des manifestations, invoquant la fête patronale du Cap-Haïtien.
Cette décision soulève plusieurs interrogations :
Comment comprendre qu’une fête locale empêche une mobilisation nationale ?
Pourquoi le 14 août serait-il moins approprié que le 17 octobre ou le 18 novembre, dates où des manifestations ont bien eu lieu dans le passé ?
S’agit-il d’une manœuvre pour masquer une incapacité à mobiliser, notamment face aux attentes des Pétrochallengers et d’une population en attente d’actions concrètes ?
Ce revirement soudain jette une ombre sur la dynamique contestataire actuelle. Attendons de voir les prochains jours…
Henri-Robert PIERRE-LOUIS
