Sécurité : Entre engagement affiché et réalité du terrain


En l’espace de 72 heures, trois policiers ont perdu la vie en Haïti, dont deux à Kenscoff, tandis que trois autres ont été blessés. Ces pertes surviennent dans un contexte où la Police nationale d’Haïti (PNH) multiplie les opérations et renouvelle publiquement son engagement contre l’insécurité. Pourtant, les revers s’accumulent, soulevant des interrogations sur l’efficacité de la stratégie actuelle.

L’ultimatum de 30 jours donné par les autorités pour restaurer un climat de sécurité semble, déjà, se heurter à la complexité du terrain : la mobilité et l’armement des gangs, l’étendue des zones sous contrôle criminel, et la vulnérabilité des agents en mission. La communication officielle insiste sur la détermination, mais les événements récents rappellent que le courage des policiers ne suffit pas à compenser le manque de moyens, de coordination et de protection.

Il est urgent que l’action sécuritaire soit repensée de manière pragmatique, en tenant compte des réalités opérationnelles et de l’implication indispensable des communautés locales. Les chiffres et les communiqués ne peuvent remplacer une amélioration tangible du quotidien des citoyens. Car chaque jour qui passe sans changement concret fragilise non seulement la confiance du public, mais aussi le moral des forces de l’ordre.