Insécurité, pénurie de carburant, rentrée scolaire : la population se retrouve prise au piège d’une crise multidimensionnelle sans issue apparente.
À l’aube du dernier trimestre 2019, la population haïtienne fait face à un enchaînement de crises qui rendent sa survie quotidienne de plus en plus difficile. Tandis que l’argent du programme PetroCaribe aurait pu changer la vie de millions de personnes, il a été détourné. Résultat : un peuple livré à lui-même, confronté à une équation complexe entre misère, violence, pénurie et avenir en suspens.
En effet, la situation nationale n'est guère rejouissante. A l'aube du dernier trimestre de l'année, l'équation du mois de septembre 2019 comporte au moins trois éléments qui impactent fortement la vie de la population :
- l'insécurité- la pénurie de carburant
- la rentrée des classes
* L'insécurité
Ces derniers jours, la population constate une remontée spectaculaire de l'insécurité. Certaines zones font frissonner les passants qui sont obligés de les emprunter. Les cas de blessés par balles et de mort créent une psychose de peur. Et les routes nationales deviennent très dangereuses, soit elles sont bloquées, soit il se produit des détournements des camions d marchandises. Face à l'insécurité des voix se font entendre: des chauffeurs, des syndicalystes et des sapeurs pompiers ont marché dans les rues pour dénoncer le silence complice des autorités étatiques face à la terreur que sèment les bandits armés. On dirait que certaines personnes bien placées tirent les ficelles des gangs armés. Laquelle vision est partagée par Mr Gédéon, ancien directeur général de la PNH. A ce sujet, il avance que les vrais bandits sont: « ceux qui circulent en costume et chemise blanche, roulant dans de grosses cylindrées »
* La pénurie de carburant
La population, une nouvelle fois, voit ses activités paralysées par la pénurie du carburant. Les pompes à essence sont fermées et le carburant se vend à prix exhorbitant au marché noir. Actuellement, il faut 1000 gourdes pour acheter un gallon de gazoline. Partout où l'on passe, on observe des automobilistes qui font la queue dans l’espoir de procurer un peu d'essence. Cette pénurie renforce la chereté de la vie. Elle traduit une fois de plus la mauvaise gestion de l'Etat. De sources concordantes, le BMPAD était informé de la situation à venir et n'a rien fait pour regler ses dettes afin d'éviter cette pénurie.
* La rentrée des classes
La reprise des activités scolaires est prévue pour le 9 septembre 2019. A date, la population n'est pas encore prête. Cette année, les parents compare la rentrée scolaire à un mát suiffé où seuls des acrobates pourront faire la difference. Ils n'ont pas de quoi faire face à l'insécurité, la pénurie du carburant qui impacte sur le prix des produits et du transport, l'augmentation des frais scolaires et l'indisponibilitè des manuels scolaires subventionnés par l’État. Ce sombre tableau inquiète plusieurs syndicats d’enseignants.
Livrée à elle-même, la population haïtienne, doit résoudre cette équation socio-économique et politique complexe. Elle fera tout pour survivre en utilisant des stratégies individuelles ou collectives. Cerner cette équation lui permettra de bien choisir la stratégie selon son niveau de conscience.Malgré ce tableau lugubre, les parents feront tout pour envoyer leurs enfants à l'école car la pression sociale est trop importante. A qui profite cette conjoncture ?
Henri-Robert PIERRE-LOUIS
Henri-Robert PIERRE-LOUIS