Entre le 13 et le 19 juillet 2025, plusieurs événements graves ont secoué le pays. À Dessalines, deux commissariats ont été incendiés par des groupes armés. À L’Estère, un massacre a fait plusieurs morts. À Delmas, une jeune femme a perdu la vie après avoir été percutée par un véhicule du cortège gouvernemental. Pendant ce temps, les autorités continuent à parler de plans de sécurité sans aucun changement visible sur le terrain.
L’État semble chaque jour plus affaibli. Il ne garantit ni protection, ni réponse aux besoins urgents de la population. On promet des élections, une nouvelle Constitution, mais les résultats ne suivent jamais. La population continue de souffrir, livrée à elle-même. La situation actuelle n’est pas une crise passagère. C’est un effondrement profond. Les solutions de façade ne suffisent plus. Il est temps de dire les choses clairement, d’arrêter les discours vides.
Et pourtant, malgré tout, beaucoup de citoyens tiennent bon. Des mères, des jeunes, des enseignants, des journalistes… Ils dénoncent les abus, cherchent des solutions, agissent dans l’ombre, sans bruit. Ils méritent notre respect.
Mais il faut aller plus loin que le constat. Car ces violences, cette misère, cette paralysie de l’État ne sont pas le fruit du hasard. Elles sont le produit d’un système économique et politique qui concentre le pouvoir et les ressources entre les mains d’une minorité. Pendant que les quartiers populaires s’effondrent, une petite élite continue de vivre à l’abri du chaos, protégée par ses alliances politiques et internationales.
L’insécurité n’est pas seulement une affaire de gangs : c’est le symptôme d’une société profondément inégalitaire. Tant que les décisions seront prises sans le peuple, contre le peuple, pour maintenir les privilèges d’une classe dirigeante déconnectée, aucune réforme ne changera vraiment la vie des plus pauvres.
Il faut dépasser le simple constat. La violence, la misère et l’impunité ne sont pas des hasards, mais les effets d’un système où une minorité concentre richesses et pouvoir, pendant que la majorité survit. L’insécurité et la corruption ne sont pas des dérives, elles font partie du fonctionnement d’un ordre profondément inégalitaire. Tandis que des familles fuient, une élite continue de s’enrichir sous protection. La violence contrôle, la pauvreté écrase. Faut-il seulement changer les visages au sommet, ou repenser entièrement le pouvoir ?