Haïti au bord de l’effondrement : 80 % de Port‑au‑Prince contrôlé par les gangs, peut‑on encore renverser la tendance ?
Entre violences quotidiennes, paralysie de la justice, ambitions politiques floues et effondrement économique, Haïti vacille. Dans ce contexte de désespoir rampant, une question cruciale s’impose : le pays a-t-il encore la force de se relever, ou glisse-t-il vers la disparition silencieuse de l’État et de l’espérance citoyenne ?
Haïti vit une période difficile, où chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles. Corruption, violence, crise économique, tensions politiques… Rien ne semble aller dans le bon sens, et pourtant, le peuple attend encore un changement réel. L'espoir reste vivant, même dans les quartiers les plus abandonnés. Les visages fatigués continuent de croire en des jours meilleurs. Malgré la peur, beaucoup refusent de baisser les bras. Mais Haïti a-t-elle encore la force collective de se relever, ou sommes-nous en train d’assister, impuissants, à l’effacement de l’État et de l’espoir citoyen ?
Des avocats manifestent pour dénoncer des pratiques douteuses au sein du système judiciaire, pendant qu’un homme d’affaires très connu, Pierre Réginald Boulos, reste en détention aux États-Unis, accusé de crimes financiers et de liens avec des groupes armés. Pendant ce temps, les tribunaux locaux peinent à juger ceux qui devraient pourtant répondre devant la loi. Peut-on encore faire confiance à la justice quand elle ne juge ni les puissants ni les coupables ?
Dans certains quartiers de Port-au-Prince, les familles fuient à cause des fusillades. À des kilomètres de là, une grosse quantité de drogue est retrouvée dans le nord du pays. Et comme si cela ne suffisait pas, un étrange drone sous-marin a été découvert à Miragoâne, sans aucun document légal. Ces événements montrent que le désordre ne se limite plus aux rues : il s’étend aux mers, aux ports, à tout le territoire.
Pendant ce temps, certains se préparent déjà pour les prochaines élections, parlant de souveraineté et de sécurité. D’autres, comme l’ancien président Privert, appellent à la prudence : on ne peut pas écrire une nouvelle Constitution sans l’accord du peuple. En coulisse, un grand remaniement du gouvernement est en discussion, mais personne ne sait si cela apportera de vrais résultats.
La Banque centrale, elle, tente d’encourager les petits entrepreneurs, tout en alertant sur la circulation de sommes d’argent suspectes dans le pays. Ces mouvements financiers risquent de nuire à notre système bancaire et à la confiance des partenaires internationaux. Une fois encore, l’avenir économique du pays est menacé par l’instabilité.
Au niveau international, certains veulent encore aider. L’OEA propose un plan de plus d’un milliard de dollars pour répondre aux urgences humanitaires, sécuritaires et électorales. Les États-Unis rappellent leur soutien, mais demandent que la lutte contre la corruption soit prise au sérieux. Car sans honnêteté et volonté, même les plus grandes aides restent inutiles.
Face à cette situation, une question importante nous revient en pleine figure : " Sommes-nous prêts à nous réveiller, à nous unir, à reconstruire, ou allons-nous continuer à regarder l’espoir disparaître, lentement, avec l’État lui-même ? L’histoire nous observe, et chaque silence, chaque recul, alourdit le poids de notre responsabilité collective. Ce qui est en jeu aujourd’hui, ce n’est pas seulement un gouvernement, mais l’âme même d’une nation.