Martine Phèbe alias Thòy’Art – Militante culturelle, sentinelle de mémoire et mère spirituelle
Martine Phèbe, connue sous le nom artistique Thòy’Art, est une figure montante de la culture haïtienne contemporaine. Originaire d’Aquin, dans le Sud d’Haïti, elle allie avec brio art, militantisme social, transmission culturelle et écologie. Son travail artistique engagé et ses initiatives éducatives en font une actrice incontournable de la renaissance identitaire haïtienne. Son profil est mis à l’honneur cette semaine pour sa capacité à conjuguer résistance, mémoire et pédagogie.
Biographie
Née en 1993 à Aquin, Martine Phèbe a grandi dans un contexte rural où traditions et défis sociétaux cohabitent. Elle est licenciée en droit, ce qui lui donne une double compétence : une sensibilité artistique et une compréhension des dynamiques juridiques et sociales. Cette formation juridique renforce son discours en faveur des droits culturels et environnementaux.
Parcours professionnel et engagements
Martine évolue à la fois comme comédienne, éducatrice culturelle et activiste environnementale. Elle est fondatrice de plusieurs espaces emblématiques :
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Thòy’Art : un espace éducatif et culturel où l’histoire, les rites et les symboles haïtiens sont transmis aux jeunes générations.
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ARL – Agriculture, Reboisement, Leyvay (fondé en avril 2019) : mouvement éco-citoyen qui promeut l’agriculture durable, le reboisement et les savoirs agroécologiques.
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Lakou 220 : espace de mémoire, de culture et de spiritualité vodou, agissant comme lieu de renaissance identitaire.
Elle a également été responsable de citoyenneté au sein de la troupe Palto Vanyan, consolidant son engagement citoyen auprès des jeunes.
Réalisations marquantes
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Création d’un espace alternatif de formation culturelle pour enfants et jeunes, en dehors du système scolaire traditionnel.
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Encadrement matériel et spirituel de plusieurs enfants et adolescents issus de milieux précaires.
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Défense ouverte du Vodou comme pilier de l’identité haïtienne, à rebours des stigmatisations religieuses.
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Contribution à la valorisation des savoirs paysans à travers la permaculture, l’élevage éthique et la transmission des cycles lunaires.
Impact local et national
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Sur les réseaux sociaux, sa page Facebook compte plus de 200 000 abonnés, formant une communauté très active autour de la culture, de l’agriculture et de la spiritualité haïtienne.
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Elle est reconnue dans les médias nationaux tels que Le Nouvelliste, Le National et Le Scientifique, pour la portée éducative et décoloniale de son travail.
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À travers son engagement dans la revalorisation du Vodou, la permaculture et la souveraineté culturelle, Thòy’Art incarne une forme de résistance enracinée, où l’identité haïtienne se conjugue au présent avec les outils du passé.
Défis & controverses
En tant que figure publique qui revendique l'héritage vodou et les traditions rurales dans un espace fortement influencé par l’Occident et la religion chrétienne, Thòy’Art fait face à des critiques, parfois virulentes, d’une partie de l’opinion publique. Mais elle assume sa position avec fermeté, cohérence et pédagogie, rappelant l’importance de “renouer avec nos racines pour mieux avancer.”
Vision d’avenir
Martine souhaite créer un réseau de lakou éducatifs et culturels, capables de former une nouvelle génération de citoyens enracinés, écologiques et créatifs. Elle imagine un futur où l’art, la terre et l’histoire se croisent pour guérir les blessures de la société haïtienne.
Thòy’Art est la définition d’une femme vaillante : artiste, militante et pédagogue, elle conjugue culture, identité et environnement pour défendre la dignité haïtienne. Son parcours incarne une résistance douce mais ferme, enracinée dans l’art et dans la terre.
Revaloriser notre culture, c’est rompre les chaînes de l’oubli. Retrouver la terre, c’est retrouver la liberté. Par l’art, l’éducation, le Vodou et l’agroécologie, Thòy’Art ravive l’âme haïtienne et nous invite à redevenir souverains de notre mémoire collective.
Thòy’Art est bien plus qu’un pseudonyme : c’est un cri d’amour pour Haïti, un appel à l’éveil culturel, une réponse douce mais puissante à la crise identitaire nationale. Martine Phèbe incarne cette jeunesse qui enseigne, soigne et régénère. Son engagement fait d’elle une flamme d’espoir et de transmission dans un pays en quête de repères.